G...
Je rentre du boulot.
Dans mes oreilles crie une musique que j'aime. Je me sens bien et sereine. Les magasins m'éblouissent de couleur vives. J'aime ça. Je me sens mieux que la semaine dernière. Jeudi j'ai prit une claque dans la tronche. Comme je me prends des fois. Et d'un coup j'ai atterri et ouvert les yeux. J'ai pleuré un bon coup, et n'ai pas versé une larme depuis. Je ne souris pas plus. Mais je ne pleure plus. Oui j'ai compris quelque chose : soit il me prend pour acquise, soit il me prend pour une conne. Dans les deux cas, il va perdre. S'il veut commencer à danser sur ce pied, dansons, mais je danse mieux que lui. Alors depuis, je le laisse venir à moi. Je n'envoie plus de message, je ne l'appelle plus, je ne viens pas lui faire un câlin, je ne fais rien. Il vient à moi. Mais ce n'est pas comme au début, je ne suis plus sa princesse. J'aimais être une princesse pour lui au fond. Quelle fille n'a pas rêvé d'être une princesse aux yeux d'un garçon? Mais depuis je me suis surtout éloignée, il ne me manque pas plus que ça au fond. S'il venait à me quitter demain, j'aurai mal, mais ma fierté aurait sans doute plus mal que mon coeur. Alors je reste, j'observe et j'attends. Je ne sais pas ce que j'attends d'ailleurs. J'attends. Au fond quand je le vois, je suis bien avec lui. Mais là je ne le vois pas pendant 15 jours, et bien il ne me manque pas plus que ça. Cet attachement que j'avais pour lui à disparut, j'ai du l'écraser en remettant mes pieds sur terre. Je voudrais tomber amoureuse, que lui aussi, et qu'on s'envole dans notre amour débile et énervant pour les autres. Mais non, pas pour le moment.
Je me rappelle de ce soir là, c'était il y a quelques semaines. Je me rappelle, on était dans le noir, on venait de faire l'amour, il devait être 4h du matin. On n'avait pas envie de dormir. J'étais dans ses bras, et on parlait. De nous. Il paraissait tellement fan, tellement bien avec moi. Il me disait qu'il tombait amoureux, qu'il avait peur. Qu'il voulait me dire les mots magiques, mais ne les ressentait pas encore. Et mes yeux brillaient encore et encore. Je me sentais m'envoler. Le temps s'était arrêté, et j'étais bien. Je ne voulais pas quitter ses bras, et rester des heures à l'écouter respirer, à parler avec lui, à jouer avec ses cheveux en sentant son corps chaud contre le mien. Mais le temps a filé plus vite que je ne l'aurai cru, et je me suis retrouvée rapidement le lundi matin au boulot à devoir faire la même chose. Et puis là, plus rien. Plus de mots doux, plus de sentiment. Et du coup j'ai eu peur, et j'ai commencé à arrêter de manger, de sourire, et j'ai commencé à pleurer.
Encore un qui va me changer dans ma façon de voir les mecs. Encore un. Mais tous les jours j'apprends, de mes erreurs et de les leurs. J'étais un fantasme pour G. J'aurai du rester un fantasme. Je n'aurai pas du répondre à ses messages, m'attacher à lui. Mis au début je ne le savais pas ça, je ne l'ai appris qu'après quand il m'a dit "t'en a mit du temps à venir à moi". Quand il m'a dit qu'il me voulait depuis un an et demi, j'ai compris. Compris que j'aurai du rester inaccessible.
Maintenant, je veux qu'il comprenne, que je peux me barrer demain.
