j'allume encore un de ces
bâton orange et blanc qui me fileront sans doute le cancer un jour.
les flammes montent devant
mes yeux éclairant pendant l'ombre d'un instant ce bord de lac sombre. sur huit
nous ne sommes plus que quatre. les mec bourrés sont devenus dépressifs et les
filles à jeun sont devenues calmes. je m'en fiche. je fume ma clope écoutant
distraitement les chuchotements autour de moi. je fredonne cette chanson que
j'aime tant. calme. triste. personne ne m'écoute. mais ce n'est pas le but. je
jette ma clope au feu, et dans mon gros sweet et mon jean trop grand, je me
lève pour aller voir les dépressifs. j'en trouve un. celui que je cherchais. il
est là. bourré. à moitié en train de pleurer. le jean sur les genoux. son
chagrin me ferait presque pitié. on commence à parler. il m'embrasse. je le
laisse faire malgré moi. quoique au fond j'aime bien ses baisers. enfin peu
importe. on va se poser dans l'herbe. il mélange ses larmes à ma salive. son
mal être m'envahis et j'aurais presque envie de pleurer à sa place. presque. ça
fait bien longtemps que je reste vide en moi. on se met à parler lui et moi
dans le noir. je me sens horriblement moche dans mes fringues sales et trop
larges, et dans ce pantalon trop vieux. mes cheveux en vrac et mon maquillage
qui a coulé. mais lui me trouve séduisante. il me le dit. je le sens quand il
me sert contre lui. je ne devrais pas. et pourtant je me laisse encore
embrassé. et puis on reste là, à la belle étoile. à fumer nos clopes en
silence. Et on baise dans le noir.
on fini par retourner au
camp. les commentaires désobligeants nous assaillisses. peu importe. je m'en
fou. je me pose sur cette petite serviette rose humidifiée par l'herbe, et je
fixe le feu en silence en fumant encore une cigarette. au moins la vingtième
depuis le début de l'après midi. je n'écoute plus ce qui se dit. aucune
importance si cela me concerne. je me laisse bercer par le balancement des
flammes. au loin on entends le bruit de canards. ça en est presque flippant.
l'ombre des arbres nous menace à chaque instant de nous révéler quelqu'un que
l'on aurait pas vu. j'observe mes camarades en silence. S et A dormant l'une
contre l'autre dans un duvet bien trop prêt du feu qui pourrait s'embraser d'un
instant à l'autre. M et G, leur bière à la main, leur larmes encore visibles
sur leurs joues, révélants leur tristesse au fond d'eux. J qui a disparut
encore une fois voulant sans doute aller cacher ses larmes au fond du lac et F
encore trempé par l'eau dans lequel il s'est jeté, enroulé dans ses serviettes
de plage, sa tête bien trop prêt des flammes. Et B, je ne sais ou elle est. peu
importe. la mélancolie les avait tous gagné. emporté dans leur semi déprime.
dans leur semi sommeil. je les observe pendant de longues minutes sans qu'aucun
ne s'en aperçoive. et puis je me lève sans bruit. pour marcher.
m'enfonçant doucement dans le noir de
la berge.
Ecrit par penseeenvrac, le Dimanche 20 Septembre 2009, 15:50 dans la rubrique "on s'en fou".