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un an déjà
Voila ça fait un an.
Je crois que je n'oublierai jamais ce jour là. Mais remontons un peu avant.
Novembre 2015.
Engueulade, encore, encore. Fuite. Claquement de porte. Toujours la même chose. Toujours ce manque de confiance en lui. Toujours mon caractère trop pesant. Cet appartement trop beau. Notre cage dorée. Nous ne nous aimions plus. Nous n'étions plus heureux. Plus du tout. Mais je ne sais pas lequel de nous deux voulaient le moins le reconnaître. Notre vie sexuelle était sans doute proche du néant. Notre vie était en bordel. Nous nous fuyions, nous ne faisions plus rien ensemble. Cela devenait pesant.
Décembre 2015.
La situation ne s'améliore pas. C'est de pire en pire. Il me trompe, mais je ne le sais pas encore. Je ne le vois. Les indices sont là. Les mensonges évidents. Et je ne vois rien. Je crois que je ne veux pas voir. Il me fuit, plus que je ne le fuis. Je le perds. De plus en plus chaque jour.
22 Décembre 2015.
Une énième engueulade à propos d'une photo de geek. Je claque la porte. Je m'en vais. Je reviens dans la nuit. Il n'est plus là. Il revient. Il se couche dans la salle de bain. On parle de rompre. Je pleure toute la nuit bien incapable de dormir.
Il me récupère en morceau le matin. Il me dit qu'il regrette. Je sèche les larmes, tout en sachant au fond de moi que je n'ai qu'un faible répit.
Je tais tout à mes amis, à ma famille. Je n'ose dire les choses tout haut. Cela les rendrai réelle.
Les fêtes de Noel passent. Nous formons officiellement le petit couple parfait devant sa famille, devant la mienne. Je crois qu'au fond de moi je savais que c'était le dernier ensemble, mais encore une fois, je ne voulais pas me l'avouer.
28 décembre 2015
Encore une engueulade. Nous sommes au bord de la rupture. Encore. Mais ma mère appelle. Mon père est hospitalisé. Nous pensons à un AVC. Je pleure devant lui. Je rejoins ma mère et là je reste forte. Mon père va bien, ce n'était pas un AVC. Je vais le voir à l'hôpital. Il va bien.
31 décembre 2015
Mon père sort de l'hôpital. Je veux aller le voir à la maison. Mais avant, encore une engueulade. G. me dit qu'il n'a plus envie de moi, qu'il faut qu'on réfléchisse chacun dans notre coin. Je pleure. Encore. Toujours. Je finis par monter dans ma voiture. Je roule. En chemin je passe devant l'hôpital, je tourne la tête 2 secondes. 2 secondes qui ont suffit pour que je rentre dans la voiture de devant. Je fonds en larmes. Je panique. Tout le monde va bien. Juste les voitures. La passagère de l'autre voiture me réconforte. J'appelle ma mère en larmes, je lui dis, je lui raconte tout, l'accident, G. nos problèmes. Je ne voulais pas causer du soucis supplémentaire à mon père. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète. Mais je crois que j'étais à bout de nerf.
Je reviens, j'appelle J, ma bouée de secours, mon ami, mon meilleur ami. Il accourt, me réconforte et repart. G. revient, on a une soirée de nouvel an à préparer. J'ai pas envie. J'ai envie de me rouler au fond de mon lit et de pleurer encore et encore.
Le break est toujours d'actualité. J'ai envie de me pendre. M. arrive. Je fonds en larmes. Je lui raconte tout. C'est la première au courant.
04 janvier 2016
G. se lève, prend sa douche. Attrape sa valise. Me fait un bisous et me dit "prends soin de toi". Au moment où il claque la porte. Je sais au fond de moi que c'est la dernière fois que je le voyais en tant que "couple". Je suis allée bosser. Je ne sais pas comment, je ne sais pas ce qui m'a tenu éveillée, en forme, pour affronter tout ça. J'étais au fond. J'étais détruite.
Les 3 semaines ont passé, doucement, lentement, je comptais les jours, je comptais les heures. Une torture, une horreur. Je me nourrissais de chocolat et de cornichon. Je faisais des mandalas tout le temps. Je sortais peu. Il est repassé quelques fois à l'appart. Pour des chaussettes, un boxer, son chargeur de brosse à dents. Il me voyait dépérir au fur et à mesure. Je n'avais pas la force de faire semblant. Je n'avais pas la force de couper contact et d'envoyer aucun sms. J'ai fini par jouer le jeu. Pas d'appel. Pas de sms. Attendre. Attendre.
Puis le 25 janvier 2016, il est revenu avec sa valise.
Mes questions ont été plutôt claires. Les réponses ont été négative. J'ai clôturé le chapître. Un chapître de 4 ans ensemble. Ca fait mal. Il ne m'aimait plus. Sur le coup, le soir même, j'allais bien. Puis j'ai continué à dépérir. Mais je savais, je savais cette fois que c'était fini. Je savais pourquoi j'avais mal. Je mourrais à petit feu. Je ne savais pas comment survivre, et encore moins vivre. Je ne savais plus. Je n'arrivais pas à enlever cette douleur de mon coeur, de mon corps.
Je ne sais plus comment j'ai réussi à revivre, à me projeter, à avoir des projets, des envies, à avancer sans lui et surtout à avoir envie d'être seule. Ce chemin m'aura prit un an. Une longue année, d'attentes, de douleurs, de souffrances.
Un an après, j'arrive enfin à mettre ces mots par écrit, j'arrive à écrire ma douleur passée, mais légèrement présente aujourd'hui.
Aujourd'hui, ça fait un an qu'il a claqué la porte. Ça fait un an. Déjà.
Ecrit par penséeenvrac, le Mardi 3 Janvier 2017, 23:10 dans la rubrique "on s'en fou".
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