Il y a toi, il y a eux et puis il y a moi... et tout ça donne cet assemblage de mots, aussi incompréhensibles les uns que les autres...

je me rappelle de ses longs cheveux lisses et raides qu'elle n'arrêtait pas de tripoter dans tous les sens, de ses dents légèrement écartées qui lui donnaient tout son charme, de ses grands yeux dont je n'arrivais pas à distinguer la couleur, de son corps bien trop mince, si mince qu'on se demandait comment elle réussissait à tenir debout, de ce verre qu'elle ne lâchait pas comme une bouée de secours, je me rappelle de ses boucles d'oreille que je trouvais jolie, de son cul qu'elle savait mettre en valeur, de ces cigarettes qu'elle taxait aussi facilement qu'un chewing-gum, de cette beauté qui l'habitait. mais je me rappelle surtout de ce visage qu'elle avait parfois quand elle avait les yeux dans le vague, se visage qu'elle s'efforçait de me cacher à moi, l'inconnue qu'elle venait de rencontrer, ce visage triste. ce visage pleins de maturité et d'horreur qu'elle avait sans doute vu dans sa vie, de ses expériences sans doute trop tôt commencé. et puis je la revois en train de pleurer à cause de lui, lui qu'elle devait sans doute bien trop aimé, et lui qui devait sans doute trop la mépriser. je la revois picoler pour oublier cet imbécile qui ne la méritait sans doute pas. et puis j'ai eu envie de la prendre dans mes bras. j'avais comme le sentiment d'être la grande sœur qui consolait la petite. le sentiment qu'elle n'avait plus grand monde dans sa vie et qu'elle avait besoin d'une amie pour une fois. j'avais le sentiment d'être là ou il fallait, le sentiment qu'elle était contente que je sois là.

et dire que je ne connaissais cette fille que depuis deux heures..