Je t'ai oublié au détour d'une route. Je t'ai dis au revoir sur ce petit banc
de pierre, face aux rires des enfants. Me retenant de pleurer, sachant que si
une larme sortait de sa tanière, les autres suivraient tout aussitôt. Au creux
de mon ventre, une petite boule d'angoisse s'était formée. J’avais peur. Peur
de te laisser partir. Peur de te laisser aller à ta vie sans moi. Peur
qu'une petite conne vienne et te brise le cœur. Peur de t'avoir changé en mal.
Peur de t'avoir fait de la peine. Peur de ne plus y arriver malgré tout ça sans
toi.
Je me suis perdue en chemin. Et tu avais oublié de te perdre avec moi. Tu ne
m'avais plus suivi dans ma folie inconditionnelle, dans mes fous rires à toute
allure, et dans ma gaminerie prononcée. Tu avais oublié de me sourire le matin,
et de me dire que je suis belle le soir. Tu avais oublié de me voir comme
avant. Tu avais oublié que je t'aimais.
Je me suis perdue en chemin, n'oubliant aucun de tous
ces moments dans tes bras. N'oubliant pas que j'ai été heureuse avec toi comme
je ne l'avais pas été depuis longtemps. N'oubliant pas que je t'aime toujours.
Ne t'oubliant jamais.
Je me suis perdue en chemin. Je t'ai retrouvé au coin d'un jardin, et je suis
repartie dans ma route sinueuse, dans mes délires et mes folies. Seule. Avec
juste mon avenir en tête, et ce rayon de soleil à l'horizon.
À J, qui ne lira jamais ces mots.
Ecrit par penseeenvrac, le Samedi 26 Septembre 2009, 20:37 dans la rubrique "on s'en fou".
