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M-H
C'était un samedi.
Il faisait beau, pas trop chaud. Je portais une robe noire toute simple, avec des bottes noires presque plates. Je suis sortie de chez moi, j'ai dit aurevoir à G et j'ai filé, la boule au ventre. Je me suis arrêtée pour acheter des fleurs. J'ai longuement hésité, pour elle je voulais les plus belles. J'ai prit le métro et j'ai rejoins ma soeur chez elle. Mes grands parents sont arrivés peu de temps après. Nous sommes montés en voiture, ma soeur conduisait et ma grand-mère me racontait sa vie à l'arrière de la voiture. Je n'écoutais que d'une oreille. J'avais envie de sortir mon téléphone, brancher mes écouteurs et écouter une chanson avec un air de rock et des paroles tristes. Le genre qui vous met dans l'ambiance et qui vous fait sentir comme dans un film. Mais je ne pouvais pas alors je continuais d'écouter ma grand mère parler.
Nous avons fini par arriver dans la ville d'enfance de ma mère. Ma soeur s'est garée. Nous étions arrivés. Je suis descendue, j'ai récupéré mes fleurs et nous sommes entrés. Je sentais ce lieu chargé d'émotion. Nous sommes d'abord allé voir les parents de ma grand mère. Mon grand-père a changé les fleurs, nettoyé un peu le lieu, puis ils ont fait une petite prière chacun.
Nous avons marché quelques mètres et nous sommes arrivés devant elle. Voir son nom marqué sur la pierre m'a fait immédiatement pleuré. Je ne l'ai jamais connu mais c'était ma tante quand même. J'ai donné la moitié de mes jolies fleurs à ma soeur et nous les avons mise devant elle. Mon grand-père s'est mit à nous raconter sa vie. Son lieu de naissance, ou elle avait grandit, tout. Je pleurais toujours. Sans pouvoir m'arrêter. Elle me manque même si je ne l'ai pas connu. Puis il nous a raconté comment elle est partie, même si je connaissais l'histoire par coeur, ça me fait toujours de l'effet. Surtout dans ce lieu. Ma grand-mère pleurait aussi à chaudes larmes. Ma soeur comme d'habitude ne montra pas ses émotions. Mon grand-père prenait sur lui. Au bout d'un moment qui m'a semblé trop court nous nous sommes éloignés. Je n'ai eu le temps que de poser ma main sur la pierre froide et de partir aussi. Je voulais me rouler en boule a côté d'elle et tout lui raconter. Ma vie, mes espoirs, mes peurs, mes craintes, mes rêves, mes amours. Mais elle ne me connait même pas. Je retournerai là-bas toute seule. J'ai besoin de lui parler et j'ai le sentiment que c'est le seul lieu où elle peut m'entendre vraiment. C'est ridicule. Elle est morte. Elle aussi était paumé dans sa vie, elle aussi voulait être instit pour aider les autres. Je lui ressemble un peu m'a dit mon grand -père. C'est peut être pour ça que je m'en prends pleins la gueule. C'est peut être parce que j'ai le même tempérament qu'elle. Ba moi j'en suis fière. Ma mère ne s'en est jamais remise. Elle s'est renfermée complètement sur elle même ce jour là. Je crois qu'elle a arrêté d'être elle même. Il lui manquait sa soeur. Ça se comprend.
Un jour je retournerai là-bas. Je lui parlerai. Je lui raconterai tout. Je prendrais des nouvelles.
Un jour, quand il fera beau...
Ecrit par penséeenvrac, le Samedi 26 Octobre 2013, 16:14 dans la rubrique "on s'en fou".
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